Le développement d’actions concertées entre les acteurs sociaux: stratégies communautaires et mobilisation des habitants
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[Merril Sinéus, 2005. merrilsineus@hotmail.com]
Les métropoles en développement, soumises à une croissance démographique accélérée, sont le lieu d'échanges et de contacts, comme de fragmentation et d'exacerbation des problèmes liés au mal-logement et à la pauvreté. Elles sont le théâtre de formes inédites et parfois extrêmes d'urbanisation, comme par exemple les camps de transit qui se sédentarisent ou les cités de relogement qui se densifient. L’inégalité des ressources matérielles, les situations de ségrégations sociales et même parfois raciales, comme dans le cas de l’apartheid sud-africain, sont aussi l’occasion de manifestations de solidarité, de mobilisations et d'action publique . En ce qui concerne les problèmes liés au mal-logement, l'insuffisance des fonds publics destinés aux demandes sociales pousse les groupes populaires vivant dans des conditions de logement informel à l’affirmation d'une situation commune. Les réponses institutionnelles ne répondent pas réellement aux besoins de ces habitants dont l'épargne faible ne permet pas de se lancer dans l'acquisition d'un logement. Les dernières décennies ont vu l’émergence de formes d‘organisations des nouveaux citadins pauvres, affirmant ainsi leur légitimité sur des terrains souvent occupés illégalement, dans un processus d’institutionnalisation des droits au sol, puis civils et sociaux.
Les mouvements revendicatifs pour le droit au logement sont le résultat de la mobilisation d’une population urbaine pauvre pour l'intérêt général. La diversité de ces mouvements est révélatrice des différents modes de relation entre gouvernants et gouvernés dans les pays en développements, de l’évolution de ces modes et du rapport qu’entretiennent les sociétés civiles avec les autorités publiques et les démocraties en construction. Les expériences populaires de lutte pour le droit au logement rappellent les rapports complexes qu’ont les hommes avec la société quand ce problème se pose pour un grand nombre.
L'expérience latino-américaine des luttes urbaines est la plus ancienne et la plus organisée, issue des mouvements populaires contre les régimes de dictature des années 70. Elle est caractérisée par de fortes structures d'organisation aux niveaux local, régional et national. Le Front Continental des Organisations Communautaires (FCOC), le Mouvement des Travailleurs Sans Terre et le Comité Régional du Cri des Exclus fournissent aux pauvres un outil pour influencer les politiques et pour mobiliser les ressources et les capacités. Parmi les plus importants mouvements nationaux latino-américains, on peut mentionner la Fédération Uruguayenne des Coopératives de Logement et le Mouvement national brésilien de lutte pour le droit au logement (MNDM).
Dans d’autres pays comme en Inde, aux Philippines, en Afrique du Sud ou au Zimbabwe, les pauvres se sont organisés en fédérations d'habitants des bidonvilles . Se fondant sur la pratique de l'épargne quotidienne, ces fédérations sont souvent des ensembles globaux de sous-groupes. En Inde, par exemple, la Fédération Nationale des Habitants des Bidonvilles (National Slum Dwellers Federation) regroupe les associations de bidonvilles des chemins de fer, les sans abris vivant sur les trottoirs et ceux qui vivent sur les aéroports, ainsi que des fédérations municipales. Les fédérations des habitants des bidonvilles ont réussi à établir des rapports de travail avec les administrations à tous les échelons.
Téléchargement du texte complet et de la bibliographie bientot disponible.
Les métropoles en développement, soumises à une croissance démographique accélérée, sont le lieu d'échanges et de contacts, comme de fragmentation et d'exacerbation des problèmes liés au mal-logement et à la pauvreté. Elles sont le théâtre de formes inédites et parfois extrêmes d'urbanisation, comme par exemple les camps de transit qui se sédentarisent ou les cités de relogement qui se densifient. L’inégalité des ressources matérielles, les situations de ségrégations sociales et même parfois raciales, comme dans le cas de l’apartheid sud-africain, sont aussi l’occasion de manifestations de solidarité, de mobilisations et d'action publique . En ce qui concerne les problèmes liés au mal-logement, l'insuffisance des fonds publics destinés aux demandes sociales pousse les groupes populaires vivant dans des conditions de logement informel à l’affirmation d'une situation commune. Les réponses institutionnelles ne répondent pas réellement aux besoins de ces habitants dont l'épargne faible ne permet pas de se lancer dans l'acquisition d'un logement. Les dernières décennies ont vu l’émergence de formes d‘organisations des nouveaux citadins pauvres, affirmant ainsi leur légitimité sur des terrains souvent occupés illégalement, dans un processus d’institutionnalisation des droits au sol, puis civils et sociaux.
Les mouvements revendicatifs pour le droit au logement sont le résultat de la mobilisation d’une population urbaine pauvre pour l'intérêt général. La diversité de ces mouvements est révélatrice des différents modes de relation entre gouvernants et gouvernés dans les pays en développements, de l’évolution de ces modes et du rapport qu’entretiennent les sociétés civiles avec les autorités publiques et les démocraties en construction. Les expériences populaires de lutte pour le droit au logement rappellent les rapports complexes qu’ont les hommes avec la société quand ce problème se pose pour un grand nombre.
L'expérience latino-américaine des luttes urbaines est la plus ancienne et la plus organisée, issue des mouvements populaires contre les régimes de dictature des années 70. Elle est caractérisée par de fortes structures d'organisation aux niveaux local, régional et national. Le Front Continental des Organisations Communautaires (FCOC), le Mouvement des Travailleurs Sans Terre et le Comité Régional du Cri des Exclus fournissent aux pauvres un outil pour influencer les politiques et pour mobiliser les ressources et les capacités. Parmi les plus importants mouvements nationaux latino-américains, on peut mentionner la Fédération Uruguayenne des Coopératives de Logement et le Mouvement national brésilien de lutte pour le droit au logement (MNDM).
Dans d’autres pays comme en Inde, aux Philippines, en Afrique du Sud ou au Zimbabwe, les pauvres se sont organisés en fédérations d'habitants des bidonvilles . Se fondant sur la pratique de l'épargne quotidienne, ces fédérations sont souvent des ensembles globaux de sous-groupes. En Inde, par exemple, la Fédération Nationale des Habitants des Bidonvilles (National Slum Dwellers Federation) regroupe les associations de bidonvilles des chemins de fer, les sans abris vivant sur les trottoirs et ceux qui vivent sur les aéroports, ainsi que des fédérations municipales. Les fédérations des habitants des bidonvilles ont réussi à établir des rapports de travail avec les administrations à tous les échelons.
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